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Baccalauréat
Langue française
A
2022
Correction
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I. COMMUNICATION / 5 pts

1. a. Identifions le principal référent des deux 1ères phrases du texte, puis relevons ses substituts lexicaux. 1, 5 pt.
Le principal référent des deux premières phrases du texte est "Mon école". Voici les substituts lexicaux utilisés pour faire référence à "Mon école" :
• "j'ai coupé cours élémentaire deux"
• "l'école ne vaut plus rien"
• "l'école ne vaut pas le pet de la grand-mère"
• "même avec la licence de l'université, on n'est pas fichu d'être infirmier ou instituteur dans une des républiques bananières corrompues de l'Afrique francophone" (implicitement fait référence à l'éducation reçue à l'école)
• "fréquenter jusqu'à cours élémentaire deux n'est pas forcément autonome et mirifique" (fait référence à l'éducation reçue à l'école)
• "on connaît un peu, mais pas assez" (fait référence à l'éducation reçue à l'école)
• "on n'est plus villageois, sauvages comme les autres noirs nègres africains indigènes" (implique l'éducation reçue à l'école)
• "on ignore géographie, grammaire, conjugaisons, divisions et rédaction" (fait référence à l'éducation reçue à l'école)
• "on n'est pas fichu de gagner l'argent facilement comme agent de l'État dans une république foutue et corrompue" (implique l'éducation reçue à l'école)
Tous ces substituts lexicaux se rapportent à "Mon école" et décrivent son état, son efficacité perçue et ses conséquences sur l'éducation reçue par l'auteur du texte.
b. Le locuteur présente une image négative de son école. Il la dépeint comme ayant peu de valeur et d'importance, utilisant une métaphore péjorative pour souligner son insignifiance : "même pas le pet d’une vieille grand-mère". Cette image dévalorisante suggère que l'école n'a pas réussi à fournir une éducation de qualité ou à susciter l'estime de l'orateur. 1 pt.
2. a.
Présupposé : L'école a perdu de sa valeur ou de son importance. Le locuteur suppose que l'école n'a plus la même qualité ou le même prestige qu'auparavant, ce qui implique un jugement négatif sur l'éducation reçue.
Sous-entendu : Le fait que le locuteur ait quitté l'école à cause de ce jugement négatif implique qu'il accorde une certaine crédibilité à l'opinion des autres (« tout le monde »). Cela suggère également que le locuteur n'a pas cherché à vérifier par lui-même si cette opinion était justifiée ou non, mais a plutôt agi en fonction de la perception générale de l'école.
2.b Les contenus latents de cet énoncé révèlent plusieurs intentions de communication : 1 pt
Recherche de justification : Le locuteur cherche à justifier sa décision de quitter l'école en invoquant l'opinion générale selon laquelle l'école "ne vaut plus rien". Il cherche ainsi à légitimer son choix en montrant qu'il n'est pas le seul à percevoir l'école de cette manière.
Besoin de validation sociale : En mentionnant que "tout le monde a dit que l’école ne vaut plus rien", le locuteur semble chercher une validation sociale pour sa décision. Il veut montrer qu'il agit conformément à ce que les autres pensent, ce qui peut témoigner d'un besoin d'approbation ou d'acceptation de la part de son entourage.
Défiance envers l'institution scolaire : L'énoncé révèle également une certaine méfiance ou déception envers l'institution scolaire, puisque le locuteur semble accepter l'idée que l'école a perdu de sa valeur. Cela peut refléter un sentiment de désillusion ou de frustration vis-à-vis du système éducatif.
En résumé, les contenus latents révèlent une intention de communication visant à justifier la décision du locuteur, à rechercher une validation sociale et à exprimer une certaine méfiance envers l'institution scolaire.

II. MORPHOSYNTAXE / 5 pts

1. Dans le dernier paragraphe, les phrases exclamatives sont les suivantes :
"Je dis pas comme les nègres noirs africains indigènes bien cravatés : merde ! Putain ! Salaud !"
"Comme faforo !"
"Comme gnamokodé !"
"Comme Walahé !"
La valeur de ces phrases exclamatives est la suivante :
La première phrase exprime le rejet ou le mépris envers une certaine classe sociale représentée par les "nègres noirs africains indigènes bien cravatés", en soulignant la différence entre leur langage (exprimé par des jurons comme "merde ! Putain ! Salaud !") et celui du locuteur.
Les trois phrases suivantes (Comme faforo ! Comme gnamokodé ! Comme Walahé !) sont des interjections utilisées pour appuyer le choix de langage du locuteur. Elles soulignent l'importance ou la signification des termes Malinkés utilisés, en les mettant en valeur par leur répétition et leur présentation comme des exemples de son expression linguistique distincte et non conventionnelle.
1.b Les exclamations dans le texte donnent des indications sur l'état d'âme du locuteur de plusieurs manières :
Rébellion et provocation : Les exclamations telles que "merde ! Putain ! Salaud !" montrent une attitude de rébellion et de provocation. Le locuteur rejette ouvertement les normes sociales et linguistiques établies, exprimant ainsi son refus de se conformer aux attentes traditionnelles de bienséance.
Affirmation identitaire : Les interjections telles que "faforo !", "gnamokodé !" et "Walahé !" sont des expressions d'affirmation identitaire. En utilisant des mots issus de sa propre culture et en les mettant en avant, le locuteur affirme sa propre identité et revendique son héritage linguistique et culturel.
Fierté culturelle : En déclarant que "Les Malinkés, c’est ma race à moi" et en soulignant la signification de certains termes malinkés, le locuteur exprime une fierté culturelle. Il montre qu'il est fier de ses origines ethniques et linguistiques, ce qui peut indiquer un désir de réaffirmer son identité dans un contexte où celle-ci peut être marginalisée ou stigmatisée.
Dans l'ensemble, ces exclamations révèlent un état d'âme marqué par un fort sentiment d'identité, de révolte contre les normes sociales conventionnelles et une volonté affirmée de revendiquer et de célébrer sa propre culture et son langage.
2.a Dans ce fragment, la variation linguistique observée est l'utilisation de l'expression "on n'est pas fichu de" dans un contexte informel ou familier. Cette expression est une variation informelle de "on n'est pas capable de" ou "on ne sait pas comment", et elle est utilisée de manière familière pour exprimer l'incapacité ou l'incompétence à réaliser une action ou à accomplir une tâche.
La nature de cette variation est donc un niveau de langue familier ou argotique, qui est utilisé pour donner un ton plus direct ou informel au discours.

2.b Une telle syntaxe, utilisant une expression familière comme "on n'est pas fichu de", indique généralement un registre de langue informel, voire familier. Cette utilisation peut transmettre plusieurs interprétations :
Familiarité : Le locuteur adopte un ton familier pour établir un lien plus direct avec le lecteur ou l'auditeur, créant ainsi une atmosphère de proximité ou d'intimité.
Emphase : L'expression "on n'est pas fichu de" est souvent utilisée pour mettre en relief l'incapacité ou le manque de compétence à accomplir une tâche. Cette syntaxe souligne donc de manière emphatique le niveau d'incompétence perçu dans le contexte donné.
Colloquialité : L'utilisation de tournures familières comme celle-ci peut aussi refléter un langage de tous les jours, tel qu'il est utilisé dans les conversations informelles entre amis, famille ou collègues. Cela contribue à créer un ton décontracté et à rendre le discours plus vivant et naturel.
En résumé, une syntaxe utilisant des expressions familières comme celle-ci peut être interprétée comme une façon pour le locuteur de créer une connexion informelle avec son public, d'accentuer l'importance de ce qu'il exprime et d'adopter un ton de langage courant et spontané.

III. SÉMANTIQUE / LEXICOLOGIE / 5 pts

1.a.
• Champ lexical de l'école : école, cours, infirmier, instituteur. 1 pt
• Champ lexical de la dévalorisation : vaut rien, ignorance, foutue, corrompue. 1 pt
1.b. L'emploi conjoint de ces deux champs lexicaux met en évidence une critique de l'éducation et une perception négative de sa valeur et de son efficacité. 1 pt
2. a. Relevons le phrasème employé dans l’extrait suivant puis donnons sa signification : « on ressemble à ce que les nègres noirs africains indigènes appellent une galette aux deux faces braisées. » 1, 5 pt.
a. Le phrasème employé est "une galette aux deux faces braisées".
b. La signification de cette expression est métaphorique. Elle est utilisée pour décrire une personne qui montre une double facette, qui peut être interprétée de manière contradictoire ou ambiguë. Dans ce contexte, elle suggère que les individus concernés peuvent être perçus de différentes manières selon les circonstances, ou qu'ils peuvent présenter un aspect superficiel qui masque une réalité plus complexe ou nuancée.
b. L’intention de communication de l’émetteur que dégage cette expression figée : 1 pt.
L'expression figée "galette aux deux faces braisées" dégage une intention de communication de la part de l'émetteur visant à dépeindre une image visuelle frappante et évocatrice. Cette expression est utilisée pour illustrer de manière vivide la complexité ou la dualité d'une situation ou d'un individu.
L'émetteur cherche à communiquer de manière imagée en utilisant cette expression figurative pour rendre son propos plus expressif et mémorable pour le lecteur ou l'auditeur. En utilisant cette expression figée, l'émetteur cherche à susciter une réaction émotionnelle ou intellectuelle chez le destinataire, en l'invitant à réfléchir à la nature complexe et nuancée de la situation ou du sujet discuté.

IV. STYLISTIQUE / RHÉTORIQUE / 5 pts

1. a. Identifions et analysons la figure de style contenue dans l’extrait suivant : « suis insolent, incorrect comme barbe d’un bouc et parle comme un salopard. » 1, 5 pt.
L'extrait contient une comparaison explicite, qui est une figure de style appelée une similitude ou une comparaison. Voici une analyse de la figure de style dans l'extrait :
Comparaison : L'auteur compare son comportement à deux éléments distincts :
• "insolent, incorrect comme barbe d’un bouc" : Cette comparaison implique que le locuteur est insolent et incorrect de la même manière que la barbe d'un bouc, ce qui suggère une image de désordre ou de négligence ;
• "parle comme un salopard" : Ici, le locuteur compare son langage à celui d'un salopard, terme familier souvent utilisé pour désigner quelqu'un de méprisable ou de malveillant. Cette comparaison souligne le caractère grossier ou offensant de son langage.
Effet : En utilisant ces comparaisons, l'auteur crée une image vivide et mémorable de son comportement et de son langage. Il insiste sur le fait qu'il est non seulement insolent et incorrect, mais aussi qu'il utilise un langage grossier ou offensant. Cette figure de style permet de renforcer l'impression d'une attitude provocatrice et non conventionnelle de la part du locuteur.
En résumé, la comparaison dans cet extrait contribue à caractériser le locuteur et à transmettre une impression spécifique de son comportement et de son langage, tout en rendant le passage plus imagé et expressif.
1.b Image que révèle le locuteur
La comparaison utilisée dans cet extrait révèle une image du locuteur comme quelqu'un qui est délibérément provocateur et irrévérencieux. En comparant son comportement à des éléments tels que la barbe d'un bouc et le langage d'un salopard, le locuteur se présente comme quelqu'un qui n'a pas peur de défier les normes sociales ou les attentes de bienséance. Cette image est celle d'une personne qui adopte un comportement et un langage non conventionnels, qui peuvent être perçus comme choquants ou dérangeants par certains, mais qui reflètent également une certaine audace et une volonté de transgresser les conventions établies. En présentant cette image, le locuteur cherche probablement à se démarquer et à affirmer son individualité, ainsi qu'à exprimer un certain mécontentement ou désillusion vis-à-vis des normes sociales et culturelles en vigueur.
2. a) À l’aide de deux indices de natures différentes, identifions la tonalité qui domine dans ce texte. 1, 5 pt.
Pour identifier la tonalité dominante dans le texte, nous pouvons examiner deux indices de natures différentes : le lexique utilisé et la syntaxe.
Lexique :
• Le lexique utilisé dans le texte est souvent familier, voire vulgaire dans certains cas, avec des termes tels que "merde", "putain", "salaud" et "salopard". Ces termes contribuent à une tonalité informelle voire grossière.
• D'autres mots et expressions, tels que "républiques bananières corrompues", "sauvages", "foutu", "corrompue", "insolent" et "incorrect", indiquent une tonalité critique voire cynique envers certaines institutions, normes sociales ou comportements.
Syntaxe :
• La syntaxe du texte est souvent abrupte et irrégulière, avec des phrases courtes et des ruptures dans le déroulement du discours. Cette structure syntaxique contribue à une tonalité directe et franche, reflétant l'attitude provocatrice du locuteur.
En combinant ces deux indices, on peut conclure que la tonalité dominante dans le texte est tonalité informelle, celle d'une critique sociale et culturelle franche et provocatrice. Le langage familier et les expressions vulgaires contribuent à cette tonalité informelle et désinvolte, tandis que la critique acerbe des institutions et des normes sociales renforce une atmosphère de cynisme et de désillusion.
b. En quoi cette tonalité est-elle en adéquation avec l’intention de communication de l’émetteur ? 1 pt.
La tonalité critique, franche et provocatrice du texte est en adéquation avec l'intention de communication de l'émetteur pour plusieurs raisons :
• Expression d'un point de vue non conventionnel : L'émetteur utilise une tonalité provocatrice et vulgaire pour exprimer un point de vue non conventionnel. Cette tonalité aide à attirer l'attention sur des problèmes sociaux ou culturels souvent négligés ou ignorés, en suscitant une réaction émotionnelle chez le lecteur.
• Critique sociale : La tonalité critique du texte permet à l'émetteur de transmettre efficacement son mécontentement ou sa désillusion vis-à-vis des institutions, des normes sociales ou des comportements qu'il juge problématiques. Elle contribue à créer un discours percutant et mémorable qui incite à la réflexion et à la remise en question.
• Renforcement de l'authenticité et de l'engagement : En adoptant une tonalité directe et vulgaire, l'émetteur renforce l'authenticité de son discours et montre son engagement envers ses convictions. Cette tonalité peut également aider à établir une connexion émotionnelle avec le lecteur en montrant une sincérité brute et non filtrée.
En somme, la tonalité critique, franche et provocatrice du texte est en adéquation avec l'intention de communication de l'émetteur car elle lui permet d’exprimer efficacement son point de vue non conventionnel, de critiquer les aspects de la société qu'il juge problématiques et d'engager le lecteur dans une réflexion approfondie sur ces questions.