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Troisième
ECM
Cours
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Exemple de situation : grève illégale.
Exemple d’action : ne pas participer à ce type de manifestation.
Justification/ compétence : cette leçon permettra à l’apprenant de mobiliser les ressources afin de mieux connaître le fonctionnement et le rôle d’un syndicat et d’y adhérer si possible.
Objectifs :
• Savoir : syndicat, action syndicale, grève, patronat
• Savoir-faire : identifier les types de syndicats, donner le rôle des syndicats et leurs moyens d’action
• Savoir-être : esprit critique, respect des autres, courage, patience

Un syndicat est une association de personnes dont l’objectif est la défense d’intérêts professionnels communs. C'est un mouvement ayant pour objectif de grouper des personnes exerçant une même profession en vue de la défense de leurs intérêts.
Le syndicalisme : Activité exercée dans un syndicat, Ce terme désigne la doctrine sociale, la politique des syndicats.

En tant qu’instruments de lutte des employés contre le patronat (l’ensemble formé des patrons) et en raison de l’hostilité des gouvernants, de la résistance des patrons et de la peur des ouvriers de perdre leurs emplois, les syndicats ont eu beaucoup de mal à émerger.

I. Création et types de syndicats

I.1. Création des syndicats.

C’est avec la révolution industrielle que le syndicalisme va se développer. A la base de ce développement se trouve la journée de revendication observée par les syndicats de Chicago et dans les autres villes américaines le 1er Mai 1884. Cette journée deviendra, à partir de 1886, le jour de la fête du travail dans plusieurs pays du monde. Aujourd’hui le droit syndical existe partout et est en perpétuelle évolution.

Télécharger loi portant code de travail au Cameroun

Extrait due code de travail
CHAPITRE 1 : De l'objet des syndicats professionnels et de leur constitution
Article 3.La loi reconnaît aux travailleurs et aux employeurs, sans restriction d'aucune sorte et sans autorisation préalable, le droit de créer librement des syndicats professionnels ayant pour objet l'étude, la défense, le développement et la protection de leurs intérêts notamment économiques, industriels, commerciaux et agricoles, ainsi que le progrès social, économique, culturel et moral de leurs membres. Toute activité qui n'est pas de nature à promouvoir ces objectifs demeure interdite aux syndicats professionnels.

I.2 Les types de syndicats

On distingue d’une part les syndicats ouvriers ou syndicats salariés et les syndicats patronaux que l’on rencontre dans les pays capitalistes et d’autre part les syndicats des pays socialistes.
• Les syndicats salariés : ce sont les associations de salariés dont le but est la protection de leurs intérêts professionnels communs. Ce type de syndicat est souvent à l’origine du chômage dans la mesure où ils provoquent des augmentations de salaires que le patronat compense généralement par des licenciements. Ils entrainent aussi des inégalités de salaires en favorisant par exemple les délégués de personnels.
• Les syndicats patronaux regroupent les patrons, les employeurs. Les syndicats patronaux ont deux fonctions :
♣  Vendre l’image de marque du patronat. Il s’agit pour ces syndicats de se donner une image rassurante et sociale;
Défendre le capitalisme
Contrairement aux syndicats des salariés, les syndicats patronaux ont pour objectifs majeur, le recrutement d’une main-d’œuvre suffisante. Les méthodes pour y parvenir consistent à :
♣ Augmenter l’offre de la main-d’œuvre non syndiquée ;
♣ Briser la puissance des syndicats par une méthode de discrimination dans les personnes et dans les salaires ou par la pratique du lock-out. Il s’agit là de la fermeture d’une entreprise décidée par la direction en riposte à un mouvement de grève ou de revendication du personnel.
• Les syndicats des pays socialistes : dans les pays socialistes, la vocation des syndicats n’est pas de combattre le patronat, qui dans cet univers est l’Etat lui-même. La cible à détruire est plutôt le capitalisme dans lequel se réalise l’exploitation de l’homme par l’homme.

II Le rôle des syndicats et leurs moyens d’action.

II.1 Le rôle des syndicats

Le mouvement syndical est d’une importance capitale. En effet, dans leur souci permanent de défense des intérêts des travailleurs (pays capitalistes) ou de combattre le capitalisme (pays socialistes), les syndicats visent à :
• Assurer un salaire de plus en plus élevé aux travailleurs ;
• Développer continuellement les aspirations et les besoins sans lesquels tout progrès serait impossible ;
• Canaliser les contestations des ouvriers ;
• Assurer une main-d’œuvre suffisante aux taux de salaire le plus avantageux ;
• Créer une entente entre les différentes associations des travailleurs ;
• Former, informer et éduquer leurs membres.

II.2- Les moyens d’action des syndicats

L’action syndicale peut-être définie comme l’ensemble des moyens de pression que les syndicats peuvent utiliser pour amener le patronat à satisfaire leurs revendications.
Ce sont notamment : Grève des enseignants au Cameroun
• L’action directe destinée à provoquer la négociation (grève de la faim, séquestration), à satisfaire immédiatement les revendications (grève illimitée, grève avec occupation.) ;
greve enseignants• La négociation avec l’employeur. Elle permet de concrétiser les acquis de la lutte et de sanctionner l’état des rapports de force entre le salariat et le patronat ;
• La grève ou la cessation concertée du travail par les employés en vue de contraindre l’employeur à accepter leurs points de vue sur la question faisant l’objet du litige.

III- Les syndicats au Cameroun

Parmi les multiples conséquences de la 2ème guerre mondiale au Cameroun, émergent le renouvellement et le rajeunissement du personnel colonial tant dans
l’administration que dans le secteur privé. Il s’en suit une rupture dans l’approche des problèmes et les relations avec les populations. Les rapports entre salariés et employeurs en sont particulièrement affectés. Né de l’esprit de Brazzaville, le syndicalisme trouve au Cameroun un terrain favorable grâce à la situation
économique du pays. Les efforts déployés pendant la guerre pour vivre comme un pays coupé de la France portent des fruits. Partout dans le Sud et l’Ouest se développent des plantations des cultures industrielles : banane, café, cacao, hévéa. De tels travaux entrainent nécessairement un déplacement des populations et la formation dans la plupart des cas d’un prolétariat déstabilisé, inorganisé et disponible. Dans un tel contexte, la propagande syndicale s’avère d’autant plus facile que les employeurs, vieux colons, se refusent à revoir leurs méthodes et à les adapter à la situation nouvelle.
De la création du premier syndicat le 15 décembre 1944 à nos jours, l’évolution du mouvement syndical camerounais a été marquée par trois phases :
• Le multi syndicalisme de 1944 à 1972 ;
• Le mono syndicalisme de 1972 à 1990.
Celui-ci est né après l’unification, à la demande du Président Ahmadou Ahidjo et de la fusion en 1972 des trois centrales syndicales du pays (la Fédération des Syndicats du Cameroun, l’Union des Syndicats Croyants et le West Cameroon Trade Union Congress). De cette fusion est née l’Union Nationale des Travailleurs du Cameroun (UNTC) qui deviendra le 07 décembre 1985, l’Organisation Syndicale des Travailleurs du
Cameroun (OSTC) pour démarquer le politique du syndical ;
• Le renouveau du multi syndicalisme depuis 1990.

IV Conclusion

Les syndicats supposent globalement l’existence d’un salariat et d’un patronat. Pour une meilleure performance de l’entreprise, les uns et les autres doivent respecter les différences, collaborer, avoir le sens de l’intérêt général, respecter les lois et les droits des autres. Dans toutes les circonstances, le dialogue et la justice devraient prévaloir.

Ce cours a été inspiré de celui du professeur, Animateur Pédagogique d’Histoire-Géographie Joseph Désiré AVOMBA, diplômé de l’E.N.S, diplômé en Droit Public.