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Baccalauréat
Philosophie
C & D & E & TI
2018
Correction
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Sujet 1: La philosophie est-telle dogmatique?
I. Compréhension du sujet
A. Définition des termes clés
* Philosophie:
- Amour de la sagesse;
- Recherche permanente de la vérité;
- Recherche rationnelle ayant pour but une explication et une compréhension totale de l’homme, du monde et des fondements de la connaissance.
* Dogmatique:
- Ce qui relève du dogme;
- Qui impose ses Vérités, ses opinions de manière impérieuse, indiscutable;
- Qui s’affirme doctoralement, catégoriquement, sans admettre la critique.
B. Reformulation :
* La philosophie impose-t-elle ses vérités de manière indiscutable?
II Identification du problème
A. Problème philosophique: nature/essence de la philosophie
B. -. Problématique: admettre de manière absolue que la philosophie est dogmatique, n’est-ce pas ignorer qu’à travers 1e débat qui la caractérise, la philosophie recherche plutôt la vérité dans la contradiction?
III. Plan possible
A. Thèse: L’apparente essence dogmatique de la philosophie.
Argument l: L’homme comme objet exclusif de la philosophie.
Cf. Mikel. Dufrenne: « La philosophie est le discours d’un homme qui s’adresse aux hommes pour leur parler du monde et des hommes.
Illustration: la récurrence du concept « Homme » dans le programme de philosophie des classes de terminale.
Argument 2 : La philosophie comme science suprême, modèle du savoir.
Cf. Aristote, René Descartes.
Argument 3: les systèmes philosophiques comme formes d’idéologie.
Cf. Martial Gueroult: « Tout cc qu’il y a de philosophique‘ au monde réside dans les systèmes philosophiques, objets invulnérables de la réflexion philosophique. »
Cf. Platon : « Quand on a épuisé tous les chemins, il faut recourir à la philosophie »;
Çf. Brunschvicg : « La philosophie est la science des problèmes résolus »
Illustration: le platonisme, l’aristotélisme, le thomisme, le cartésianisme, le kantisme, etc.
Transition
B. Antithèse : Dépassement de l’apparente essence dogmatique de la philosophie
Argument 1 : L'étonnement comme point de départ de la réflexion philosophique.
Cf. Aristote: « Ce fut l’étonnement qui poussa les premiers penseurs aux spéculations métaphysiques. »; Karl Jaspers; Arthur Schopenhauer.
Argument 2: La philosophie comme réflexion sur les savoirs et non un savoir achevé
Cf. Emmanuel Kant: « Il n’y a pas de philosophie que l’on puisse apprendre... On ne peut qu’apprendre à philosopher »;
Cf. Marcien Towa: «Pour la philosophie, aucune idée si Vénérable soit-elle n’est recevable avant d’être passée au crible de la pensée critique. »
Cf. Peguy: « Une grande" philosophie n-’est pas celle qui installe une vérité définitive. C’est celle qui introduit une inquiétude.»
Argument 3 : La philosophie comme questionnement inlassable.
Cf. Georges Gusdorf: « Aucune philosophie n’a pu mettre fin à la philosophie quoique ce soit le vœu secret de toute philosophie. »;
Cf. Marcien Towa; Emmanuel Kant; etc.
Transition
C. Synthèse : La critique comme véritable essence de la philosophie
La philosophie est par essence :
• Débat contradictoire; '
• Questionnement permanent;
• Doute incessant; i
• Critique permanente.

Conclusion: Rappel du problème - Bilan de la démarche suivie - Essai de solution

Sujet 2: Que pensez-vous de cette affirmation de Baruch Spinoza :
« La fin de l’État n’est pas la domination...»?

I. Compréhension du sujet
A. Définition des termes clés
État : « Société organisée, ayant un gouvernement autonome, et jouant le rôle d’une personne morale distincte à l’égard des autres sociétés analogues... », André Lalande.
Domination : assujettissement, soumission, anéantissement...
B. Position de Spinoza :
Selon Spinoza, l’État ne vise pas l’assujettissement du citoyen. Autrement dit, l’objectif de cette institution c’est l’épanouissement total du citoyen.

II. Identification du problème
A. Problème philosophie : finalité / but de l’État
Argument 1: L’État comme bourreau des libertés individuelles.
Cf. Bakounine : « L’État est un immense cimetière ou viennent s’enterrer toutes les manifestations de la vie individuelle. »
Cf. Max Stirner : « L’État surveille les individus qu’il enchaîne et empêche d’agir librement. »
Cf. Nietzsche, Lenine,
Illustration: l’arrestation des leaders d’opinion; la fermeture des chaînes de radio et de télévision par l’État.
Argument 2 : l’État comme structure qui institutionnalisé les injustices.
Cf. Karl Marx: « Le pouvoir politique est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression de l’autre
Argument 3: L’État se présente comme un danger pour les valeurs.
Cf. Nietzsche: « L’État est le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement. Et voici le mensonge qui sort de sa bouche: « Moi l’État, je suis le peuple. »; Cf. Nietzsche: « L’État est une réalité ambigüe qui s’est tourné progressivement contre la vie en s’emparant des richesses morales des peuples
Transition
B. Réhabilitation de la pensée de Spinoza.
Spinoza a le mérite de faire asseoir dans nos esprits l’incontournable de l’État pour l’épanouissement total du citoyen afin d’éviter le retour à l’état de nature. Le problème n’est donc pas l’État, mais ceux en charge du fonctionnement de cette institution.
C. Problématique: admettre sans réserve que l’État ne vise pas la domination du citoyen, n’est-ce pas fermer les yeux sur ses abus de pouvoir qui le font véritablement paraître comme le bourreau du citoyen?

III. Plan possible
A. Thèse: explication commentée de la thèse de l’auteur.
A l’opposé de ceux qui condamnent l’État et le considèrent comme le mal radical, Spinoza pense que l’État est au service de l’épanouissement total du citoyen.
Argument 1: l’État comme structure qui promeut et garantit les libertés des citoyens
Cf. Spinoza: « La fin de l’État est donc en réalité la liberté. »; Hegel;
Rousseau; Montesquieu; etc.
Argument 2: L’État comme instrument en charge de la sécurité des citoyens
Cf. Spinoza : « L’État est institué pour libérer l’individu de la crainte, pour qu’il vive autant que possible en sécurité. »
Illustration: Les appareils répressifs de l’État (ARE) dont par Louis Althusser et dont l’objectif est de sécuriser les citoyens.-
Argument 3 : L’État travaille pour l’épanouissement total (matériels, moral, spirituel du citoyen).
Cf. Hegel: « C’est seulement dans l’État que l’homme a une existence conforme à la raison. »;
Cf. Hegel; « Tout ce que l’homme est, il le doit à l’État; c’est là que réside son être. »; Rousseau; Hobbes, Locke.
Argument 4: L’État est au service de l’intérêt général.
Cf. Rousseau; Montesquieu; Aristote: « l’État, c’est la communauté du bien-vivre... »
Transition
B. Limites. / Insuffisances de la pensée de Baruch Spinoza.
Contrairement à ce dernier, l’État, pour les anarchistes, apparaît comme une structure qui travaille à la déchéance du citoyen.

Sujet 3: Réponses aux questions.

1. Thèse de l’auteur: le travail est une activité spécifiquement humaine.
* Structure logique du texte : Karl Marx commence par affirmer que: le travail est une modification de la nature extérieure et de la nature propre de l’homme. Par la suite, il émet l’hypothèse d’un travail animal pour soutenir à la fin que le travail humain se distingue de l’activité animale par la conscience, la volonté, la liberté.

2. Explication :
- Travail: transformation consciente, intelligente et utile de la nature par l’homme en vue de produire l’existence. Effort fourni en vue de la production d’un bien.
- Instinctif:
• qui relève des instincts, du naturel;
• qui évolue en marge de la raison.
3. Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature parce que l’homme applique son intelligence sur la nature pour la transformer et se transformer. Remarquons cependant que l’animal aussi transforme la nature, mais de manière mécanique, inconsciente, donc, le travail reste primordialement une activité humaine.
4. Essai : Le travail n’est-il qu’un acte humain?
I. Compréhension du sujet
A. Définition des termes clés
Travail: Transformation consciente, intelligente et utile de la nature par l’homme en vue de produire l’existence; effort fourni en vue de la production d’un bien.
Acte humain: ce qui est fait par l’homme; ce qui relève de l’homme.
B. Reformulation: le travail est-il une activité exclusivement humaine?

II. Identification du problème
Problème philosophique: Nature / essence du travail
Problématique : affirmer sans réserve que le travail est exclusivement humain n’est-c-e pas oublier que la transformation de la nature par l’animal est aussi l’assimilable au travail?

III. Plan possible
A. Thèse: le travail comme activité spécifiquement humaine.
Argument l: le travail comme une activité consciente
Cf. Jean Lacroix : « Le travail c’est toujours l’esprit pénétrant difficilement dans une matière et la spiritualisant. »; Karl Marx.
Argument2: Le travail comme une activité‘ intelligente.
Cf. Karl Marx '
Argument 3: Le travail, une activité utile Cf. Karl Man;
Argument 4: Le travail comme une activité libre.
Cf. Conficius: « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. »
Transition.
B. Antithèse: L’hypothèse du travail animal
Argument l : Le travail en tant qu’il est production de l’énergie est aussi effectué par l’animal
Argument 2: le travail comme transformation de la nature aussi bien par l’homme que par l’animal.
Illustration: la construction de barrages par les castors, des nids par les oiseaux.
Argument 3: la réalisation de certaines tâches par les animaux.
Illustration: le cas des chiens-policiers; de chevaux; des chameaux dans l’agriculture; etc.
Argument 4: les animaux comme acteurs de la production de certains biens.
Illustration: l’abeille produit le miel; l’araignée produit la soie, etc.
Transition

C. Synthèse: l’exclusivité humaine du travail.
Seul l’homme travaille parce qu’au contraire de l’animal, il intègre dans son activité la raison, la conscience, l’intelligence, la Volonté, la liberté.
Conclusion: Rappel du problème - Bilan de la démarche suivie – Essai de solution