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Cours
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Famille de situation : L’intégration nationale
Catégorie d’action : La promotion du développement intégré
Module N°I : Le Cameroun
Chapitre N°III : L’économie moderne
Leçon N°VI : L’agriculture de grandes plantations
Notions : Agriculture intensive, agropole
Prérequis : Les activités du secteur primaire
Durée : 2 heures

Exemple de situation : Les producteurs éprouvent des difficultés à écouler leurs produits
Exemple d’action : Constituer des GIC ou des coopératives
Formulation de la justification : Cette leçon permet d’installer chez l’apprenant les ressources en vue de trouver des stratégies contre la mévente des produits agricoles.

Introduction

Une plantation est une exploitation agricole où l'on cultive des plantes à forte valeur économique destinées principalement à la vente sur les marchés internationaux. Elle fut introduite au Cameroun par les allemands qui ont développés plusieurs cultures (banane, hévéa, café, noix de palme) dans les régions de l’Ouest, du Sud-ouest et du Littoral. Après la seconde Guerre Mondiale, d’autres cultures viendront compléter les précédentes telles que le tabac, cacao... Même si la tendance actuelle est à la vulgarisation des cultures vivrières, l’agriculture de plantation occupe encore une place de choix dans la société et l’économie camerounaises.

I. Les caractéristiques de l’agriculture de grandes plantations

Plusieurs critères permettent de dégager les spécificités de l’agriculture de plantation :

I.1 Les superficies de l’espace cultivé

Certaines exploitations ont des espaces modestes (2, 6, 8 ha) alors que les plus grandes s’étendent sur des centaines voire des milliers d’hectares. C’est le cas de la CDC (41 000 ha), SOCAPALM (78 529 ha).

the cdc cameroun
palmeraie socapalm

I.2 Les méthodes de travail

Tout est moderne dans l’agriculture de grandes plantations ; on parle de motorisation et de mécanisation de l’agriculture qui passe par l’utilisation des tracteurs, camions, avions ;
• L’aménagement des parcelles de culture ;
• La construction des canalisations pour l’irrigation ;
• Le drainage dans les zones marécageuses ;
• La sélection des semences dans les instituts de recherche comme l’IRAD (Institut de Recherche Agricole pour le Développement) ;
• L’utilisation des produits phytosanitaires.

I.3. Le financement

Une entreprise agro-industrielle a besoin des ressources financières conséquentes pour avoir des intrants agricoles de haute facture, pour entretenir et encadrer ses milliers d’employés, pour se doter des meilleurs infrastructures et de tous les autres équipements, pour assurer toutes les phases allant de la production à la commercialisation. Elles proviennent en grande partie des fonds externes en l’occurrence :
• Le FIDA (Fond International de Développement agricole) ; c’est un institut de l’ONU donc le siège est à Rome. Son rôle est de combattre la faim et la pauvreté par l’amélioration des techniques agricoles.
• Le GIZ (Gesellschaft fur Internationale Zusammenarbeit ou Agence allemande de coopération internationale pour le développement) son siège est à Bonn. Il promeut le financement agricole en faveur des exploitations agricoles et des agro-industries.
• Le PIDMA (Projet d’Investissement et de Développement des Marchés Agricoles). Il finance les sous projets compétitifs dans des filières comme le mais, manioc, sorgho…
• La Banque Africaine de Développement donc le rôle est centré sur la réduction de la pauvreté en développant l’agriculture.

II Les types de plantations

Selon les superficies, l’effectif des employés et les rendements, on distingue 2 catégories :

II.1 Les plantations capitalistes ou plantations des grandes firmes

Ce sont des complexes industriels qui s’étendent sur des centaines voire des milliers d’hectares. Ils se regroupent dans les zones offrant des conditions naturelles ou économiques favorables :
• terres fertiles;
• climat propice ;
• proximité des voies de communication.
Ils emploient des centaines et parfois des milliers d’employés. C’est le cas de la SODECOTON avec près de 2000 permanents. Les plus importants sont :
• CDC (Cameroon Developement Corporation) au Sud-ouest pour le thé, la banane, l’hévéa et l’huile de palme ;
• SOCAPALM (Société Camerounaise de palmeraies) donc le siège est à Douala mais les activités de l’entreprise se déroulent sur 7 sites (Mbongo, Edéa, Eséka, Mbamboua, Nyong et Kelle, Moungo et Kienké)
• SAFACAM (Société Africaine Forestière et Agricole du Cameroun) à Dizangué ;
• HEVECAM (Hévéa du Cameroun) à Nyété ;
• SOSUCAM (Société Sucrière du Cameroun) à Mbandjock ;
• SODECAO (Société de Développement du Cacao) au Sud ;
• SODECOTON (Société de Développement du Coton) à Garoua ;
• Cameroon Tea Estate of Ndu dans le Nord ouest.

II.2 Les plantations des particuliers

Ce sont des plantations qui produisent les mêmes cultures que les plantations capitalistes. Mais les espaces sont plus modestes (moins de 10 ha), la main d’œuvre est en majorité familiale, et les techniques culturales modernes s’associent aux techniques traditionnelles. Les rendements sont moins importants que ceux des plantations des grandes firmes. On les retrouve dans le Nord-ouest (café), l’Est (tabac), plaines du Diamaré (riz).

III. L’impact socioéconomique

Le développement de l’agriculture de plantation au Cameroun influence les domaines économique et social.
• Elle constitue la principale source de croissance et de devise du pays.

Exemple en 2004, elle représentait 44% du PIB du Cameroun.

• Elle contribue à la réduction du taux de chômage par la création de nombreux emplois.

Exemple la CDC est le deuxième employeur après l’État avec plus de 13000 agents, même si la crise du nord-ouest et sud-ouest est influence sur ses activités et son rendement.

• Elle contribue à accroitre les revenus des producteurs ruraux et par ricochet à améliorer leur niveau de vie.
• Elle concoure à la lutte contre la famine.
• Elle sert de matières premières aux industries locales.
Toutefois, il faut noter que l’impact socioéconomique de ces grandes plantations n’est pas toujours positif car elle draine aussi de nombreux problèmes.
• Le développement des cultures de rente au détriment des cultures vivrières donc la quasi-totalité nécessite au préalable une transformation avant toute consommation. Pourtant, le tissu industriel reste faible ce qui est à l’origine d’une économie extravertie dépendant du marché international d’où une balance commerciale déficitaire.
• L’accaparement des terres communautaires qui sont à l’origine des litiges fonciers.
• Le problème de pollution du sol, de l’air et de l’eau lié à l’usage excessif des produits phytosanitaires et des engrais chimiques.
Cette situation accentue le changement climatique et constitue une menace pour les populations riveraines :
♣ L’intoxication des cours d’eau prive les habitants des ressources halieutiques,
♣ L’intoxication des sources d’eau les expose à de nombreuses maladies hydriques,
♣ L’infertilité des sols diminue leurs productions agricoles).
• La perturbation des écosystèmes (déboisement excessif) provoque la diminution des espèces animales et végétales

Conclusion

L’agriculture de grandes plantations occupe une place primordiale dans l’économie et la société camerounaises. Pour booster davantage ce secteur, l’État par le billet du MINADER et du MINEPIA a initié de nombreux projets notamment le programme ACEFA (Amélioration de la Compétitivité Agricole), le projet de la lutte contre les antifongiques dans les filières cacao-café. Mais compte tenu de tous les maux que celle-ci draine, la question est de savoir s’il ne faut pas orienter ces efforts vers des projets plus écologiques et qui préservent le bien-être des populations, afin que les producteurs bénéficient pleinement des fruits de leur dur labeur.