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Terminale
A & C & E & D & TI
ECM
Cours
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INTRODUCTION
En plus de l’OUA, plusieurs organismes sous régionaux ont été crée dans le but de résoudre les problèmes socio-économiques de chaque sous région en l’occurrence celle de l’Afrique centrale. Le Cameroun, en tant que membre de cette sous région participe de façon signifiante au développement de cette partie du continent.

I-LES ORIGINES DE LA SOUS RÉGIONALISATION EN AFRIQUE
Elles sont à la fois exogènes et endogènes
1-Les causes exogènes
La colonisation a contribué largement à la balkanisation de l’Afrique. En effet entre 1884 et 1960, l’Afrique a connu une pléthore de systèmes d’administration qui l’ont divisé en plusieurs sphères d’influence posant ainsi les bases d’une sous régionalisation durable.
2- Les causes endogènes
Elles sont celles qui émanent de l’Afrique en l’occurrence le leadership des dirigeants africains et les aléas géographiques.
a) Le leadership des dirigeants africains
Ce problème a influencé en grande partie la sous régionalisation de l’Afrique. Au lendemain de la décolonisation, les dirigeants africains vont se lancer à la recherche de l’unité et du développement de leur continent. Leurs différentes réflexions ont donné naissance à deux approches :
- L’approche fédéraliste ou panafricaniste soutenue par KWAME NKRUMAH(Ghana), CHEIKH ANTA DIOP (Sénégal), SEKOU TOURE (Guinée Conakry)
- L’approche gradualiste soutenue par JOMO KENYATTA, Félix HOUPHOUET BOIGNY, AA, SEDAR SENGHOR, Julius NYERERE (Tanzanie), Aboubacar TAFAWA BALEWA. C’est cette approche qui triompha finalement. Elle préconisait une unité par étape. Autrement dit le regroupement des pays par sous région avant d’envisager les États unis d’Afrique. C’est ainsi que sont nées les sous régions.
b) Les causes géographiques
La proximité des pays par rapport aux autres a favorisé la configuration sous régionale africaine actuelle. Chaque sous région va former les organisations suivantes ; UMA (Union du Maghreb Arabe pour le Nord, la SADC (communauté de développement de l’Afrique australe pour le Sud), la EAC (communauté d’Afrique de l’Est), la CEDEAO, et la CEMAC et la CEEAC.

II- LA CONTRIBUTION DU CAMEROUN A LA CRÉATION ET AU FONCTIONNEMENT DES ORGANISMES SOUS RÉGIONAUX D’AFRIQUE CENTRALE : CAS DE L’AFRIQUE CENTRALE
1-Les États de l’Afrique centrale
L'Afrique centrale couvre une superficie d’environ 3.594.000 km2 avec une population estimée à 36 millions répartie dans 6 pays ; le Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, RCA, Tchad, Congo. Toutefois certaines organisations étendent spécialement l’Afrique centrale à 11pays intégrant l’Angola, la RDC, le Rwanda, le Burundi, Sao Tome et Principe.
2-Le Cameroun dans les organisations de la sous région
a) La CEEAC
C’est la plus vaste organisation de la sous région créée le 18 Octobre 1983. Elle regroupe 11 pays soit 6.600.000 Km2 où vivent plus de 100.000.000 d’habitants. Son siège est à Libreville. Son principal objectif est de créer un marché commun en Afrique centrale matérialisé par la libre circulation des hommes, des biens et des capitaux. Le Cameroun y joue un rôle considérable; il a abrité le sommet du 26 Février 1999qui a permit la création de la COPAC (conseil de paix et de sécurité en Afrique centrale)
b) La CBLT
Elle fut créée en 1974 pour gérer de façon rationnelle et durable les ressources du lac Tchad.
c) L’OCEAC
L’organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale voit le jour en 1963 au Cameroun sous l’initiative du Dr Simon Pierre TSOUNGUI. Elle a pour objectif de coordonner la lutte conte les endémies qui sévissent en Afrique centrale. Pour atteindre ses objectifs, l’accent est mis sur la recherche, l’expertise et la formation.
3- Le Cameroun et la CEMAC
La CEMAC est créée le 16 Mars 1994 à Ndjamena en remplacement de l’UDEAC. Mais elle démarre effectivement ses activités en Juin 1999 avec pour principal objectif l’intégration des économies de la sous région. Cette dernière passe par les objectifs spécifiques tels que :
- La mise sur pied d’un marché commun par l’élimination des barrières douanières et l’allégement de la fiscalité ;
- La stabilisation d’une monnaie commune ;
- La coordination des programmes de développement ;
- L’harmonisation des politiques sectorielles ;
- La répartition équitable des projets communautaires ;
- La mise en place des dispositifs sécuritaires pour lutter contre la délinquance transnationale.
La CEMAC fonctionne grâce à 4 organes
- La conférence des chefs d’État qui se réunit une fois par an afin d’élaborer la politique générale de l’organisation ;
- Le conseil des ministres qui assure la direction de l’UEAC
- Le comité ministériel
- Le secrétariat exécutif ou commission de la CEMAC assuré par le congolais Pierre Moussa depuis le 28 Août 2012 après le monopole tenu par le Cameroun depuis la création de la CEMAC.
Pour renforcer ses objectifs, la CEMAC a mis sur pied plusieurs institutions à savoir :
- L’UNION ÉCONOMIQUE DE L’AFRIQUE CENTRALE (UEAC)
- L’UNION MONÉTAIRE DE L’AFRIQUE CENTRALE (UMAC) ;
- LA BEAC ;
- LA Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC)
- Le parlement communautaire
- La cour de justice communautaire
- La cour des comptes
-L’EIED (école inter-états des douanes)
- L’ISSEA (institut sous régional de statistique et d’économie appliquée)
- L’EHT-CEMAC (école d’hôtellerie et de tourisme)
En tant que membre fondateur de la CEMAC, le Cameroun pèse de tout son poids au sein de cette organisation. Son rôle économique et politique est incontestable. Il est prédisposé à jouer un rôle important dans la concrétisation des objectifs de la CEMAC et dans la réalisation de l’intégration des peuples à cause de plusieurs atouts :
- Sa position stratégique fait de lui un carrefour de la sous région et le seul lien qui existe entre certains pays de cette institution. En effet c’est le seul pays de la CEMAC qui partage ses frontières avec les autres ;
- Avec son poids démographique (20 millions), le Cameroun a presque la moitié de la population de la sous région.
- Son riche potentiel énergétique sans cesse croissant ;
- La diversité de son milieu naturel qui fait de lui un Etat grenier de la sous région ;
- Son poids économique car il produit 50% du PIB de la CEMAC ;
- C’est le seul pays de la sous région dont les entreprises ont des filiales dans le reste des pays de la CEMAC ;
- Les meilleures universités publiques et privées sont au Cameroun ainsi que les meilleures écoles de formation dans les secteurs de la défense, de l’administration, de la gestion et du commerce. C’est pourquoi un président de l’espace CEMAC dit : « quand le Cameroun éternue, la CEMAC étouffe ».
Le Cameroun a organisé en 1999 les 1ères journées CEMAC dont l’objectif était de constituer un cadre de réflexion et de proposition des conditions susceptibles de faire de la CEMAC une réalité effective au bénéfice des populations de la sous région. Plusieurs camerounais ont occupé des postes de responsabilité au sein de cette organisation en l’occurrence, Charles ONANA AWANA, Vincent EFFON, Ambroise FOALEM, Thomas DAKAYI KAMGA, Jena KUETE, ANTOINE TSIMI qui ont été les secrétaires exécutifs de la CEMAC.

III- LES PROBLÈMES ET LES PERSPECTIVES DE SOLUTION DE LA SOUS RÉGION AFRIQUE CENTRALE
1- Les problèmes
Plusieurs difficultés entravent la bonne marche des institutions de la sous région et constituent ainsi un frein à l’intégration sous régionale. Parmi celles-ci, on peut citer :
-Le développement des rivalités et des luttes d’influence, accentuées par les querelles de leadership des États. Exemple entre le Cameroun et le Gabon à propos de la localisation de la cour des comptes régionale. Le choix de l’implantation de cette structure à Libreville a conduit le Cameroun à créer sa propre bourse de valeurs à Yaoundé.
- L’hyper nationalisme des États membres qui refusent qu’on aliène le moindre attribut de souveraineté, ce qui empêche toute politique d’harmonisation ;
- L’accentuation des problèmes financiers car très peu d’État s’acquittent de leurs obligations financières ce qui paralyse le fonctionnement de l’organisation ;
- L’insuffisance en quantité et en qualité des infrastructures de communication. Les liaisons de toute nature (route, rail, avion, bateau) entre les pays de la sous région sont si difficiles qu’elles rendent l’intégration impossible en constituant un obstacle à la mobilité des hommes et des biens. Exemple il faut 7 à 10 jours pour aller de Douala à Bangui (1450 ) km avec un vingtaine de point de contrôle de divers services administratifs (police, gendarmerie, eaux et forêt, douanes, municipalités) qui induisent un coût de près de 300.000 FCFA par voyage. Le réseau routier dans les pays de la CEMAC a une longueur de 57858 km soit 12% ce qui est le chiffre le plus faible des différentes régions du continent ;
- L’insécurité transfrontalière avec la présence des coupeurs de routes ;
- Le grand banditisme et la circulation frauduleuse des armes de guerre ;
- La main mise des anciennes puissances colonisatrices dans le fonctionnement des États et l’exploitation des ressources.
2- Les perspectives de solution
Même si beaucoup reste à faire, des efforts ont été réalisé dans l’optique de mettre sur pied un fonctionnement effectif de la sous région en l’occurrence :
- L’institution effective d’un passeport CEMAC et le lancement des activités AIR CEMAC (suspendu en mai 2015) ;
- La construction des routes intra régionales. Exemple la route Bertoua-Garoua Boulai qui permet de relier le KMER au Tchad, la route Douala, Yaoundé, Sangmelima_Ouesso qui relie le Cameroun au Congo ;
- Le renforcement de la coopération policière et militaire pour résoudre les problèmes d’insécurité ;
- La création des marchés sous régionaux ;
- La réforme fiscalo douanière a été réalisée avec succès ce qui a permit un allègement de fiscalité dans la zone CEMAC par la suppression de plusieurs taxes et l’instauration d’une taxe unique sur le chiffre d’affaire (TCA) et sur la valeur ajoutée (TVA).

CONCLUSION
La sous région Afrique centrale fait face à de nombreux problèmes d’ordre structurel, conjoncturel et humain. En tant que leader et la locomotive de la CEMAC, le Cameroun doit jouer pleinement son rôle afin de sortir l’Afrique centrale de sa léthargie. Ceci suppose la participation de ses dirigeants aux différents sommets de cette organisation et la mise sur pied d’une diplomatie efficace et transparente.